Nous avons aimé... Nous le partageons avec vous !

 

 

 

 

 

Cliquez sur le titre pour ouvrir ou fermer la fenêtre contenant le texte correspondant.


 

  Coin Méditations

 

 

 

AVOIR REÇU MISSION POUR SE TENIR LÀ

 

par Catherine PERROTIN, Aumônier à Lyon - 2016

extrait de la revue des aumoneries catholiques des établissements de santé et du S.E.M. de janvier 2017 - n° 233

 

 

Avoir reçu mission pour

se tenir là, au chevet du patient, plutôt que fuir.

Certains jours venir et repartir

parce que je ne me sens pas la force

de ne pas savoir que faire, que dire

parce que je suis trop touchée

par le malheur de l'autre.

 

Et revenir la semaine suivante

et recevoir l'inspiration

qui permet de se tenir à côté,

simplement, en présence.

Faire l'expérience d'une pauvreté 

qui se transforme

au fur et à mesure que nous commençons à partager

des bribes d'histoire,

quelques nouvelles,

parfois une prière.

 

Être là pour que l'épreuve ne soit pas le lieu de l'abandon,

ni de l'enfermement

ni de la privation de liens.

Être là le temps qu'il faudra pour que la vie se reconnaisse

marquée par la déchirure

mais capable de renaître à une nouvelle allure

où désormais chaque détail comptera.

Au coeur de l'épreuve,

l'obscurité,

d'abord envahissante,

pourra-t-elle se laisser traverser peu à peu ?

Le regard des uns et des autres s'affine

pour repérer et mettre en valeur l'infime.

Le silence devient habité,

la parole peut se partager,

le geste est offert,

un accueil réciproque est signifié.

Alors de la rencontre peut naître l'inconnu.

 

Après la tempête,

parfois nous sentons passer la brise légère

dans un fin silence.

 

La lumière trouve un chemin.


 

 

 

 

ÉCOUTER, L'ART DE SE METTRE EN VEILLEUSE

 

par Jacques SALOMÉ

 

 

Écouter est peut-être le plus beau cadeau que nous puissions faire à quelqu'un. D'une certaine façon, c'est lui dire : "Tu es important pour moi, tu es intéressant, je suis heureux que tu sois là. Je suis disponible à ta présence. Je me sens touché par ce que tu es, par ce que tu dis."

 

 

Écouter, c'est commencer par se taire. Avez-vous remarqué combien de tentatives d'échange ou de pseudo-dialogues sont remplis d'expressions du genre : "Ah oui, c'est comme moi ! " ou "Moi, aussi, j'ai eu affaire à telle situation." Cette pseudo-compréhension, qui s'approprie le dit de l'autre pour mieux le phagocyter, n'est qu'une occasion pour parler de soi, pour s'emparer du discours de l'autre et développer le sien.

 

 

Écouter, c'est commencer par arrêter son petit cinéma intérieur, son monologue portatif, pour se laisser rejoindre et peut-être transformé par l'autre, c'est accepter qu'autrui entre dans notre intimité et mette en veilleuse nos pensées, nos ressentis, comme il entrerait dans notre maison et s'y installerait un instant, s'asseyant dans notre fauteuil et prenant ses aises, en sollicitant notre attention pour lui seul.

 

 

Écouter, c'est accepter. C'est laisser tomber ce qui nous occupe pour donner son temps à l'autre. L'écoute ouverte est semblable à une promenade avec un ami. On marche à son pas, proche mais sans gêner, on se laisse conduire par lui, on s'arrête à sa discrétion, on repart avec lui, on est là pour lui. Cela s'appelle cheminer en compagnie.

 

 

Écouter, ce n'est pas chercher à répondre à celui qui se cherche, se dit ou résonne devant nous. Il convient surtout de lui permettre de s'entendre, de se reconnaître, de se retrouver dans les errances ou le labyrinthe de ses pensées. C'est refuser de penser à sa place, de donner des conseils, et même de vouloir comprendre. C'est simplement entendre.

 

 

Écouter, c'est accueillir l'autre, le reconnaître tel qu'il se définit, mais se substituer à lui pour lui dire ce qu'il doit être. Bien sûr, il a différents niveaux d'écoute :

 

- L'écoute active sera celle qui permet à celui qui parle d'entendre ce qu'il dit.

 

- L'écoute miroir, la plus rare et donc la plus recherchée, sera inconditionnelle ; elle permet de vider le trop-pleins d'amertume et de regrets.

 

- L'écoute résonnance sera celle qui amplifie le dit de l'autre en restant ouvert et positif à toutes les idées, à tous les sujets, à toutes les expériences, à toutes les solutions, sans interpréter, sans juger, laissant à celui qui s'exprime le temps et l'espace de trouver sa voie.

 

 

Écouter, ce n'est pas vouloir que quelqu'un soit comme ceci ou comme cela, c'est apprendre à se positionner silencieusement dans ce léger décalage entre ce qui est dit et ce qui est entendu.

 

 

Être attentif à quelqu'un qui souffre, ce n'est pas donner une solution ou une explication à sa souffrance, c'est lui permettre de la dire et de trouver lui-même son chemin pour s'en libérer ou continuer à la porter.

 

 

Apprendre à écouter dans cette liberté d'être, c'est l'exercice le plus utile que nous puissions faire pour nous libérer de nos détresses, en retrouvant la part d'universel dans l'unicité de chacun.

 

 

Écouter, c'est donner à l'autre ce que l'on ne nous a peut-être jamais donné : de l'attention, du temps, une présence bienveillante. C'est en apprenant à écouter les autres que nous arrivons à nous écouter nous-mêmes, dans notre corps, dans nos émotions. C'est le chemin pour apprendre à écouter la terre et la vie ardente. C'est devenir un poète de "l'humanitude", qui sent le coeur et voit l'âme des choses. "A celui qui sait écouter est donné de ne plus vivre à la surface : il communie à la vibration intérieure du vivant."

 

 

FAIRE L’ÉGLISE DU CHRIST

 

par Guy DEROUBAIX, évêque de Saint-Denis de 1978 à 1996

 

 

Nous aimons notre Église

avec ses limites et ses richesses

c'est notre Mère.

C'est pourquoi nous la respectons,

tout en rêvant qu'elle soit

toujours plus belle.

 

Une Église

où il fait bon vivre,

où l'on peut respirer,

dire ce que l'on pense.

Une Église de liberté.

 

Une Église

qui écoute avant de parler,

qui accueille avant de parler,

qui accueille au lieu de juger,

qui pardonne sans vouloir condamner,

qui annonce plutôt que de dénoncer.

Une Église de miséricorde.

 

Une Église

où le plus simple des frères

comprendra ce que l'autre dira,

où le plus savant des chefs saura qu'il ne sait pas,

où tout le peuple se manifestera.

Une Église de sagesse.

 

Une Église

où l'Esprit Saint pourra s'inviter

parce que tout n'aura pas été prévu,

réglé et décidé à l'avance.

Une Église ouverte.

 

Une Église où l'audace de faire du neuf

sera plus forte que l'habitude

de faire comme avant.

 

Une Église où chacun pourra 

prier dans sa langue,

s'exprimer dans sa culture,

et exister avec son histoire.

 

Une Église dont le peuple dira

non pas "voyez comme ils sont

organisés"

Mais "voyez comme ils s'aiment"

 

Église de Saint-Denis,

Église des banlieues, des rues et des cités,

Tu es encore petite, mais tu avances,

Tu es encore fragile, mais tu espères.

Lève la tête et regarde :

 

LE SEIGNEUR EST AVEC TOI.

 

 

LA TERRE PLEURE DE TANT D'INJUSTICE !

 

par le Père Éric MORIN, co-ordinateur de l'École Cathédrale

 

 

Il faut changer notre regard sur les choses : les roses ne sont pas à nos pieds pour nous embellir la vie et l’odorat ; nous sommes au pied de la rose pour que, fort de leur beauté et de leur parfum, nous chantions la louange du Créateur. Nous sommes au service de la rose pour que par nos voix, elle acclame le Père et qu’ainsi avec elle, nous rendions la grâce d’être, de servir et de bénir.

 

 

Extrait de l'article : Retour sur l'encyclique Laudato Si

 

 

 

LE JOUR OÙ JE ME SUIS AIMÉ POUR DE VRAI

 

par Kim MCMILLEN, écrivain (texte très souvant attribué à tort à Charlie Chaplin)

 

 

Le jour où je me suis aimé pour de vrai

j'ai compris qu'en toutes circonstances,

j'étais à la bonne place, au bon moment. Et alors, j'ai pu me relaxer.

Aujourd'hui je sais que cela s'appelle… l'Estime de soi.


Le jour où je me suis aimé pour de vrai,

j'ai pu percevoir que mon anxiété et ma souffrance émotionnelle

n'étaient rien d'autre qu'un signal lorsque je vais à l'encontre de mes convictions.

Aujourd'hui je sais que cela s'appelle… l'Authenticité.


Le jour où je me suis aimé pour de vrai,

j'ai cessé de vouloir une vie différente

et j'ai commencé à voir que tout ce qui m'arrive contribue à ma croissance personnelle.

Aujourd'hui, je sais que cela s'appelle… la Maturité.


Le jour où je me suis aimé pour de vrai,

j'ai commencé à percevoir l'abus dans le fait de forcer une situation ou une personne,

dans le seul but d'obtenir ce que je veux,

sachant très bien que ni la personne ni moi-même ne sommes prêts et que ce n'est pas le moment…
Aujourd'hui, je sais que cela s'appelle… le Respect.


Le jour où je me suis aimé pour de vrai,

j'ai commencé à me libérer de tout ce qui n'était pas salutaire,

personnes, situations, tout ce qui baissait mon énergie.

Au début, ma raison appelait cela de l'égoïsme.

Aujourd'hui, je sais que cela s'appelle… l'Amour propre.


Le jour où je me suis aimé pour de vrai,

j'ai cessé d'avoir peur du temps libre et j'ai arrêté de faire de grands plans,

j'ai abandonné les méga-projets du futur.

Aujourd'hui, je fais ce qui est correct, ce que j'aime quand cela me plait et à mon rythme.

Aujourd'hui, je sais que cela s'appelle… la Simplicité.


Le jour où je me suis aimé pour de vrai,

j'ai cessé de chercher à avoir toujours raison,

et je me suis rendu compte de toutes les fois où je me suis trompé.

Aujourd'hui, j'ai découvert … l'Humilité.


Le jour où je me suis aimé pour de vrai,

j'ai cessé de revivre le passé et de me préoccuper de l'avenir.

Aujourd'hui, je vis au présent, là où toute la vie se passe.

Aujourd'hui, je vis une seule journée à la fois. Et cela s'appelle… la Plénitude.


Le jour où je me suis aimé pour de vrai,

j'ai compris que ma tête pouvait me tromper et me décevoir.

Mais si je la mets au service de mon coeur, elle devient une alliée très précieuse !

Tout ceci, c'est… le Savoir vivre.

 


Nous ne devons pas avoir peur de nous confronter. Du chaos naissent les étoiles.

 

 

LES CINQ TENTATIONS SELON FRANCOIS

 

Extrait du discours du pape François prononcé lors de la dernière séance du synode sur la famille le 19 Octobre 2014

 

 

Première tentation : « La tentation du raidissement hostile,

c’est-à-dire de vouloir s’enfermer dans la lettre (…), à l’intérieur de la loi, dans la certitude de ce que nous connaissons et non de ce que devons encore apprendre et atteindre. Du temps de Jésus, c’est la tentation des zélotes, des scrupuleux, des empressés et aujourd’hui de ceux qu’on appelle des « traditionalistes » ou aussi des « intellectualistes ». »

 

 

Deuxième tentation : « La tentation d’un angélisme destructeur,

qui au nom d’une miséricorde traîtresse met un pansement sur les blessures sans d’abord les soigner, qui traite les symptômes et non les causes et les racines. C’est la tentation des timorés, et aussi de ceux qu’on nomme les progressistes et les libéraux. »

 

 

Troisième tentation : « La tentation de transformer la pierre en pain

pour rompre un long jeûne, pesant et douloureux (Lc 4, 1-4) et aussi de transformer le pain en pierre et la jeter contre les – pécheurs, les faibles, les malades (Jn 8,7) c’est-à-dire de les transformer en fardeau insupportable (Lc 10, 27). »

 

 

Quatrième tentation :« La tentation de descendre de la Croix,

pour contenter les gens, de ne pas rester à accomplir la volonté du Père, de se plier à l’esprit mondain au lieu de le purifier et de le plier à l’Esprit de Dieu. »

 

 

Cinquième tentation :« La tentation de négliger le depositum fidei* (ndlr : le dépôt de la foi)

en se considérant non comme les gardiens mais les propriétaires et les maîtres ou, de l’autre part, la tentation de négliger la réalité en utilisant une langue minutieuse et un langage pour dire tant de choses et ne rien dire. Nous appelons « byzantinisme » je crois, ces choses. »

 

 

* En 1992, lors de la publication du Catéchismes de l’Eglise catholique voulu par le Concile Vatican II, le pape Jean-Paul II affirmait, dans la ligne de la tradition, que le dépôt de la foi avait été confié à l’Eglise. C’est le trésor de l’Eglise. Il est son « crédo », sa foi, l’inspiration d’une manière de vivre au nom de l’Evangile. Il est la raison même de la mission de l’Eglise.

Le dépôt de la foi n’est pas une « statue » qu’il faudrait protéger, adorer ou défendre ; il n’est pas une idole ! Le dépôt de la foi est une source qui désaltère,   qui donne vie,  qui permet la croissance. C’est l’obsession de l’annonce de la foi et de la mission qui lui permet d’être connue des hommes. Ainsi au nom de l’évangélisation, la réduire à une eau sacrée et stagnante à laquelle personne n’aurait accès, ne connaissant ni son existence, ni son lieu, ni ses bienfaits, serait un péché. C’est ce que signale le pape François lorsqu’il assure qu’il ne faut, pour l’Eglise, se faire la propriétaire du dépôt de la foi ! (Sébastien Antoni)

 

 

(source : http://croire.com)

 

 

LES TROIS TAMIS

 

Socrate était un homme sage qui vivait en Grèce il y très longtemps.

 

Un jour, quelqu'un vint à lui et lui dit :

- Écoute Socrate, il faut que je te raconte comment ton ami s'est conduit...

 

- Arrête, interrompit l'homme sage.

  As-tu passé ce que tu as à me dire à travers trois tamis ?

 

- Trois tamis ? dit l'autre, rempli d'étonnement !

 

- Oui, mon ami, trois tamis.

  Le premier est celui de la Vérité.

  As-tu contrôlé si tout ce que tu veux me raconter est Vrai ?

 

- Non, je l'ai entendu raconter et...

 

- Bien, bien !

  Mais sans doute l'as-tu passé au travers du deuxième tamis qui est celui de la Bonté.

  Est-ce que ce que tu veux me raconter, même si ce n'est pas tout à fait vrai : est ce au moins quelque chose de bon ?

 

Hésitant, l'autre répondit : non, ce n'est pas quelque chose de bon, au contraire...

 

- Hum ! dit le sage.

  Essayons de nous servir du troisième tamis,

  et voyons s'il est Utile de me raconter ce que tu as envie de me dire.

 

- Utile ? Pas précisément...

 

- Et bien, dit Socrate en souriant,

  si ce que tu as à me dire n'est ni Vrai, ni Bon, ni Utile,

  je ne préfère pas le savoir... et je te conseille de l'oublier. 

 

 

L'ULTIME ADIEU

 

par Eileen CICOLE

 

 

Vous pouvez verser des larmes parce qu'il s'en est allé,

ou vous pouvez sourire parce qu'il a vécu.

 

Vous pouvez fermer les yeux et prier pour qu'il revienne,

ou vous pouvez ouvrir vos yeux et voir tout ce qu'il vous a laissé.

 

Votre coeur peut-être vide parce que vous ne pouvez le voir,

ou il peut être plein de l'amour que nous avons partagé.

 

Vous pouvez tourner le dos à demain et vivre hier,

ou vous pouvez être heureux demain parce qu'il y a eu hier.

 

Vous pouvez vous souvenir de lui et ne penser qu'à son départ,

ou vous pouvez chérir sa mémoire et le laisser vivre.

 

Vous pouvez pleurer et vous fermer ignorer et tourner le dos,

ou vous pouvez faire ce qu'il aurait voulu :

 

sourire, ouvrir les yeux, aimer et continuer.

 

 

RIEN QU'AUJOURD'HUI

 

Décalogue de la sérénité du pape Jean XXIII

 

 

  1. Rien qu'aujourd'hui, j'essaierai de vivre ma journée sans chercher à résoudre le problème de toute ma vie.

  2. Rien qu'aujourd'hui, je prendrai le plus grand soin de me comporter et d'agir de manière courtoise ; je ne critiquerai personne, je ne prétendrai corriger ou régenter qui que ce soit, excepté moi-même.

  3. Rien qu'aujourd'hui, je serai heureux sur la certitude d'avoir été créé pour le bonheur, non seulement dans l'autre monde mais également dans celui-ci.

  4. Rien qu'aujourd'hui, je consacrerai dix minutes à une bonne lecture en me rappelant que, comme la nourriture est nécessaire à la vie du corps, de même la bonne lecture est nécessaire à la vie de l'âme.

  5. Rien qu'aujourd'hui, je ferai une bonne action et n'en parlerai à personne.

  6. Rien qu'aujourd'hui, j'accomplirai au moins une chose que je n'ai pas envie de faire, et si on m'offense je ne le manifesterai pas.

  7. Rien qu'aujourd'hui, je me plierai aux circonstances, sans prétendre que celles-ci cèdent à tous mes désirs.

  8. Rien qu'aujourd'hui, j'établirai un programme détaillé de ma journée. Je ne m'en acquitterai peut-être pas entièrement, mais je le rédigerai. Et je me garderai de deux calamités : la hâte et l'indécision.

  9. Rien qu'aujourd'hui, je croirai fermement — même si les circonstances attestent le contraire — que la Providence de Dieu s'occupe de moi comme si rien d'autre n'existait au monde.

  10. Rien qu'aujourd'hui, je n'aurai aucune crainte. Et tout particulièrement je n'aurai pas peur d'apprécier ce qui est beau et de croire à la bonté.

    Je suis en mesure de faire le bien pendant douze heures, ce qui ne saurait me décourager, comme si je me croyais obligé de le faire toute ma vie durant.

 

 

UN PRÊTRE DOIT ÊTRE TRÈS GRAND ET TRÈS PETIT

 

Manuscrit allemand du Moyen-Age

 

 

Un prêtre doit être très grand et très petit,

d‘esprit noble comme un Fils de Roi

et simple comme un valet de ferme.

Un héros qui  a triomphé de lui-même

et un homme qui a lutté avec Dieu,

une source issue de la vie sainte

et un pécheur a qui Dieu pardonne.

 

Un maître

de ses propres désirs,

un serviteur

des faibles et des inquiets,

ne se courbant devant nul grand

et se penchant sur le plus humble

un élève

devant son Maître…

Et un guide

pour les esprits en combat.

 

Un mendiant aux mains suppliantes

et un héros aux présents d’or

un homme sur un champ de bataille

et une femme au chevet des malades

un vieillard dans ses jugements

et un enfant dans sa confiance.

 

Tendu vers ce qu’il y a de plus haut,

et estimant qu’il est le plus petit.

Fait pour la joie

et familiarité avec la souffrance,

loin de la jalousie,

clair dans la pensée,

ami de la paix,

ennemi de la paresse,

ferme en lui-même,

tout autrement que moi, écrit l’auteur ! 

 

 

 

  Coin Prières

 

 

 

APPRENDS-MOI

 

Une prière de Norbert SEGARD, député et ministre des P.T.T., mort d'un cancer en 1981. Une prière bien à sa place au début d'une année, où nous aurons à voir les choses à faire, mais où il sera plus important encore d'aimer les personnes.

 

 

Seigneur,

donne-moi de voir les choses à faire

sans oublier les personnes à aimer,

et de voir les personnes à aimer

sans oublier les choses à faire.

 

Donne-moi de voir les vrais besoins des autres.

C'est si difficile

de ne pas vouloir à la place des autres,

de ne pas répondre à la place des autres,

de ne pas décider à la place des autres.

C'est si difficile, Seigneur,

de ne pas prendre ses désirs

pour les désirs des autres,

et de comprendre les désirs des autres

quand ils sont si différents des nôtres !

 

Seigneur, donne-moi de voir

ce que Tu attends de moi parmi les autres.

Enracine au plus profond de moi cette certitude :

on ne fait pas le bonheur des autres sans eux...

 

Seigneur, apprends-moi

à faire les choses en aimant les personnes.

Apprends-moi à aimer les personnes

pour ne trouver ma joie

qu'en faisant quelque chose pour elles,

et pour qu'un jour elles sachent

que Toi seul, Seigneur, est l'Amour.

 

 

LUI PERMETTRE D'EXISTER

 

par Michel QUOIST (1921-1997), prêtre et écrivain français.

 

 

Voici l'autre devant moi, Seigneur ;

Aide-moi à le regarder "lui"

au delà de ma sympathie ou de mon antipathie,

de mes idées et de ses idées,

de mon comportement

et de son comportement.

 

Je dois "lui" permettre d'exister devant moi,

tel qu'il est en son être profond

et non pas l'obliger à l'attaque,

à la défensive,

à la comédie.

 

Je dois le respecter, autre que moi,

et non pas le saisir pour moi,

le gagner à mes idées,

l'entraîner à ma suite.

 

Je dois être pauvre devant "lui",

et pas l'écraser,

l'humilier,

l'obliger à la reconnaissance.

 

Car il est unique, Seigneur, et donc riche,

d'une richesse que je ne possède pas.

 

Et c'est moi le pauvre qui me tiens à la porte,

dépouillé,

nu,

 

Pour apercevoir au fond de son coeur,

ton visage ô Christ ressuscité !

qui m'invite et me sourit.

 

 

TOI QUI M'AIMES TEL QUE JE SUIS

 

Auteur anonyme

 

 

Seigneur, réconcilie-moi avec moi-même.

Comment pourrai-je rencontrer et aimer les autres

si je ne me rencontre et ne m'aime plus ?

 

Seigneur, toi qui m'aimes

tel que je suis et non tel que je me rêve,

aide-moi à accepter ma condition d'homme limité

mais appelé à se dépasser.

 

Apprends-moi à vivre avec mes ombres et mes lumières,

mes douceurs et mes colères,

mes rires et mes larmes,

mon passé et mon présent.

 

Donne-moi de m'accueillir comme tu m'accueilles,

de m'aimer comme tu m'aimes.

 

Délivre-moi de la perfection que je veux me donner,

ouvre-moi à la sainteté que tu veux m'accorder.

 

Épargne-moi les remords de Judas,

rentrant en lui-même pour n'en plus sortir,

épouvanté et désespéré devant son péché.

 

Accorde-moi le repentir de Pierre,

rencontrant le silence de ton regard

plein de tendresse et de pitié.

 

Et si je dois pleurer,

que ce ne soit pas sur moi-même

mais sur ton amour offensé.

 

Seigneur,

tu connais le désespoir qui ronge mon coeur.

Le dégoût de moi-même,

je le projette sans cesse sur les autres !

 

Que ta tendresse

me fasse exister à mes propres yeux !

 

Je voudrai tellement déverrouiller la porte de ma prison

dont je serre moi-même la clef !

 

Donne-moi le courage de sortir de moi-même.

 

Dis-moi que tout est possible à celui qui croit.

 

Dis-moi que je peux encore guérir,

dans la lumière de ton regard et de ta parole.